l Vendredi 18 janvier 2013 l Tribune Bulletin Côte d Azur l 3 l

Actualité Quoi de neuf cette semaine ?

 LE CHIFFRE

25.000 C est le prix du mètre carré (dans sa fourchette

basse) au Palais Maeterlinck, en contrebas de la Basse corniche entre Nice et Villefranche. L ancien palace reconverti en appartements (dont certains toisent les 400m²) aux bons soins de l architecte Jean-Paul Gomiz (adoubé par les Bâtiments de France) s ouvrira aux premières visites dans quelques mois. Pour s y installer et retrouver les célèbres colonnes ceinturant la piscine, il fau- dra attendre l été 2014. Mais la place est chère à double titre : il n y aura que 19 chanceux

 L ENTREPRISE Bon anniversaire à Albax qui fêtait ce 17 janvier

ses 35 ans de bons et loyaux services dans la carrosserie automobile. Aujourd hui à la tête du réseau indépendant leadersur son créneau, avec neuf centres en PACA, trois en région parisienne (plus un service à domicile) et la reprise de l his- torique maison Lecoq (restauration de véhicules anciens), Max Alunni continue à miser sur l inno- vation et les valeurs humaines.

 LA PHRASE du Bâtonnier Jonathan Turrillo lors de l'au-

dience solennelle du Tribunal de commerce d'Antibes ce 11 janvier : «Il est un lieu qui n'est pas à la hauteur. Je veux évo-

quer ici l'état déplorable, indigne et irrespectueux des droits fondamentaux des cellules de garde à vue du commissariat de police d'Antibes. De nom- breux confrères qui y ont assisté leurs clients en cours de garde à vue ont évoqué l'odeur d'urine et d'excréments qui prend à la gorge. Une jeune consoeur s'est même vu déconseiller de s'asseoir aux côtés de son client compte-tenu de la pré- sence de puces dans les coussins ( ) L'avocat que je suis ne peut se dispenser d'alerter les hautes autorités présentes sur cette situation intolérable.» Comme quoi, on n'est pas si loin des Baumettes...  L HommE dE LA SEmAINE Ça bouge du côté de Team Côte d Azur, où

Jacques Lesieur remplace Philippe Stéfanini à la direction. Il était jusqu'alors cadre associé du cabi- net PwC (Paris, Nice) en charge des services aux entrepreneurs pour la région Sud. Un changement de direction provoqué par l arrivée de la Métropole dans l équipe aux côtés des deux membres fon- dateurs, CCI et Conseil général. Jacques Lesieur sera chargé en priorité d accentuer la visibilité du territoire azuréen à l étranger, dans une mission de promotion encore renforcée.

 LA NEWS Coup de tonnerre sur la Fondation Sophia Antipo-

lis, déjà dans la tourmente depuis quelques exer- cices, faute de ligne directrice pleinement affirmée. Il faut dire que depuis sa naissance, notre techno- pole a bien changé. Mais à la Fondation, il était une chose immuable : la présidence, dévolue au séna- teur Laffitte depuis plus de 40 ans, fort de son aura de précurseur-concepteur du site. Un long règne qui s achève un peu en eau de boudin, les troupes désormais laissées à Dominique Fache, ancien collaborateur de Pierre Laffitte reconverti dans les affaires franco-russes, se retrouvant désemparées. Pour la plupart des décideurs et élus, la Fondation manquait déjà de trajectoire, elle perd aujourd hui son âme, dans une précipitation fort peu appré- ciée. Première mission pour le nouveau président : renouer avec un projet stratégique bien défini pour que la grande maison retrouve son rôle d instance fédératrice et naturelle. Et que devient Monsieur Laffitte, avec tout ça ? Il ne s éloigne pas trop loin de son bébé, assurant pour un temps les fonctions de vice-président. Pour l heure donc, pas de révo- lution en vue

BTP en galère, la peur du naufrage Pas de financements, pas d activités : l équation est simple et le constat s impose comme un théorème. Tout corps de métiers plongé dans l incertitude aura tendance à boire la tasse.

rigé comme un sym- bole, Heaven Clim- ber, 300 salariés par- tout en France et un siège maralpin que l on croyait solide

comme un bloc de béton : ces- sation d activité en 2012 pour la société pourtant leader natio- nal dans les travaux dits spé- ciaux. Et une reprise partielle qui n aura pas fait passer la pilule Les réductions d effec- tifs se multiplient et, plus grave encore, le nombre de procé- dures collectives a augmenté de 10% l an passé. «Avec en sus une tendance très nette à un transfert en direction des liqui- dations sans passer par la case redressement», ajoute Philippe Renaudi, vice-président de la Fédération du BTP 06. Là aussi, les chiffres font mal : 15% de procédures en plus sur Antibes, 7% pour Nice

La responsable ? Une loi LME qui impose des délais de paiements raccourcis pour les fournisseurs, alors que les mêmes délais de paiements, côté clients, s allongent : d où des trésoreries mises en diffi- culté, surtout pour les PME qui subissent le contrecoup au quo- tidien. «Une conjonction entre activité réduite, compression des prix due à la crise et tréso- reries en mauvaise posture, qui conduit depuis quelques mois à cette détérioration franche et brutale qui peut aller jusqu à la liquidation» souligne le pré- sident Trocmé, qui malgré la solidité de la colonne vertébrale professionnelle, ne voit pas le bout du tunnel. Car outre cet effet dominos, d autres dangers menacent les entrepreneurs : il y a bien sûr le ralentissement des investissements publics, malmenés par le déficit des

collectivités, le désengagement sensible de l Etat et le manque de financement des banques, qui en toute logique prêtent en priorité à leurs clients pri- vés, laissant la potentielle BPI gérer les budgets publics. Une Banque Publique d Inves- tissement annoncée depuis presqu un an, que l on attend comme le messie après le démantèlement forcé de Dexia, et qui seule pourra relancer les commandes, en particulier des petites communes, prises à la gorge pour des projets intermé- diaires (400.000 ) jusqu alors financés rubis sur l ongle. Premiers touchés, les travaux publics et routiers, soumis de fait à ce manque de visibilité et de solvabilité des collectivités locales.

Il reste bien sûr quelques fenêtres : le MIN qui devrait monter en puissance, préalable au futur programme du Grand Arénas et de son pôle multimo- dal. Ou plus largement l OIN, avec déjà quelques réalisations livrées ou en cours sur Méri- dia. «Notre santé dépend direc- tement du développement de nos territoires, et nous sommes très attentifs à ces grandes opé- rations, telles l OIN ou la LGV (devenue NLF, voir notre page 5). Des opérations retardées, mais synonymes d espoir» pour Laurent Trocmé. Alors, il y a bien le Grand Stade: un exemple encore pour notre Fédération, qui y observe les dérives d un accord -européen cette fois, mais légal- sur l ar- rivée en masse d entreprises étrangères sur les chantiers azuréens. «Des entreprises qui proposent des prix sur lesquels nous ne pourrons jamais nous aligner. Et qui pendant un an, si elles attestent d une activité

stable et pérenne dans l espace Schengen, peuvent postuler sur les marchés français, en obser- vant certes les salaires en vigueur chez nous, mais qui ne sont pas soumises au même niveau de charges et autres contraintes fiscales.» Et sur le Grand Stade justement, des escouades d'ouvriers polonais font figure d exemples vivants, avec un coût de revient, par rapport à leurs homologues français et à compétences égales, que l on peut aisément diviser par deux selon nos responsables locaux. D où un succès certains lors des appels d offres...

Il y a donc bien péril en la demeure pour nos PME, majo- ritaires sur le segment du BTP: «des prix toujours à la baisse qui font craindre le pire, une concurrence déloyale bien que légale, exacerbée par l arrivée, aux côtés des entreprises étran- gères, des auto-entrepreneurs face à nos artisans traditionnels. Toutes ces menaces, qui consti- tuent autant de freins encore bien présents pour l année 2013, nous conduisent à envisager un nouveau recul de nos activi- tés, recul qui devrait générer de nouvelles pertes d emplois dans les Alpes-Maritimes.» Laurent Trocmé annonce déjà la cou- leur : une détérioration, pour cette année qui débute, de 4 à 5% en volumes d activité, soit un millier d emplois directe- ment menacés. Au chapitre de leurs revendications, «la créa- tion d un environnement fiscal et administratif favorable au développement du BTP, un sec- teur économique créateur d em- plois. Ce qui se traduirait méca- niquement par une diminution des dépenses sociales et donc par une réorientation vertueuse de nos budgets publics.» IA

E Laurent Trocmé, président de la FBTP 06 Philippe Renaudi, vice-président 06