La Revue de la Médecine Générale n°289 Janvier 2012 10 11

Les fibres élastiques des vaisseaux sanguins s’altèrent également induisant une fragilité extrême signant la présence d’hémorragies spontanées de type purpura. Les vaisseaux deviennent tortueux et dilatés. la peau est donc moins souple, moins épaisse et plus ridée.

Le vieillissement entraîne une perte des fonctions cutanées (3):

• fonction de barrière (finesse, fragilité, sécheresse, film hydro-lipidique de surface moins riche, flore bactérienne modifiée, cicatrisation et réponse immunitaire moins performantes) ;

• fonction de photoprotection (troubles pigmentaires, atrophie de la pilosité et de l’épiderme) ;

• fonction thermorégulatrice (majoration de la sensibilité à la chaleur) ;

• fonction sensorielle (perturbations des sensations) ;

• fonction métabolique (diminution de la fabrication de vitamine D).

Les différentes lésions et leur traitement (4,5)

ATTEINTES ÉPIDERMIQUES Xérose et prurit Le «prurit sénile» est fréquent. Il est dû aux modifications physiologiques liées au vieillissement de la peau et à l’apparition d’une sécheresse cutanée. Ce prurit est particulier par son intensité et son caractère parfois insomniant. Son retentissement psychique peut être très important (dépression). Le traitement consiste d’abord à éliminer toutes les autres causes possibles de prurit. Parmi celles- ci, nous retiendrons la cholestase, l’insuffisance rénale, les parasitoses, le diabète, certains médi- caments tels que les hypolipémiants, l’allopurinol, l’hydroxyurée, et la cimétidine. Les carences des malnutritions protéino-énergétiques telles que les déficits en acides gras essentiels, en vitamines B (éthylisme chronique), E, PP, A, en zinc ou encore en magnésium peuvent également aggraver un prurit pré-existant. L’essentiel de la thérapeutique consiste à reconstruire de façon optimale le film hydro-lipidique cutané, par l’utilisation d’émollients et d’huiles pour la toilette quotidienne, l’éviction des savons irritants et de l’eau calcaire, et éventuellement l’apport d’acides gras essentiels (ω3 et ω6) par voie orale.

Kératoses séborrhéiques Il s’agit de petites lésions cutanées intra-épidermiques bénignes, survenant essentiellement chez le sujet âgé, appelées également verrues séborrhéiques. Ce sont de petites papules saillantes et jaunâtres, parfois franche- ment kératosiques et verruqueuses, prenant alors un aspect pigmenté. Elles peuvent être confondues avec des lésions d’origine mélanocytaire, ou avec des kératoses actiniques ou des carcinomes basocellulaires pigmentés. La cryothérapie par azote liquide est le traitement de choix, mais d’autres techniques sont possibles, telles que le curetage chirurgical, le laser CO2, ou l’application d’acide trichloracétique. kératoses séborrhéiques multiples