La Revue de la Médecine Générale n°289 Janvier 2012 29

données qui démontrent que plus le patient a débuté jeune son tabagisme, plus le sevrage sera difficile, même s’il est très motivé. Dans tous les cas, une approche pluridisciplinaire est plus efficace. En règle générale, médecin, psychologue, diététicienne, kiné respiratoire et sophrologue sont nécessaires pour obtenir un taux d’abstinence de 50%. L’inhalation de fumée de tabac (hydrocarbures aromatiques polycycliques) accélère la métabolisation des antipsychotiques. En cas de sevrage taba- gique, il est donc recommandé d’adapter à la baisse (-25%) les doses d’olanzapine et de clozapine. Par contre, il ne faut pas modifier les doses des antidépresseurs, sauf pour la fluvoxamine (-25% aussi). (TVdS)

D'après l'atelier «Tabac et troubles psychiatriques» du Dr Vincent LUSTYGIER, psychiatre et tabacologue à Brugmann (site Horta) à Laeken

Aide au sevrage chez les usagers de cannabis Les fumeurs de cannabis et les patients psy- chotiques rencontrent plus de difficultés lors de leurs tentatives d’arrêt du tabac. Une aide médicamenteuse peut leur être proposée sous la forme de gélules de quétiapine dosée à 50 mg et à faire préparer par le pharmacien. Ces gélules sont à utiliser de 1 à 3 fois par jour. (TVdS)

D'après l'atelier «Tabac et troubles psychiatriques» du Dr Vincent LUSTYGIER, psychiatre et tabacologue à Brugmann (site Horta) à Laeken

zépines en raison du risque de dépendance et d’accoutumance. L’expert suggère de faire préparer des gélules de trazodone à la dose de 15 mg. Le patient sera autorisé à utiliser ces gélules en cas d’anxiété importante de 1 à 6 X/24 heures. (TvdS)

D'après l'atelier «Tabac et troubles psychiatriques» du Dr Vincent LUSTYGIER, psychiatre et tabacologue à Brugmann (site Horta) à Laeken

Schizophrénie et tabagisme La schizophrénie est associée à un fort taux de tabagisme. Non seulement, 60 à 90% des patients schizophrènes sont fumeurs mais ils fument de plus grandes quantités et présen- tent une plus forte dépendance que les autres fumeurs. Une seule exception, les patients atteints de troubles bipolaires qui, eux, sont encore plus dépendants.

Il n’existe pas de larges études évaluant la meilleure prise en charge du sevrage taba- gique auprès des schizophrènes. Toutefois, il existe un consensus d’experts français don- nant quelques recommandations. Il faut débu- ter tout sevrage tabagique à distance d’un épi- sode aigu. Les troubles cognitifs ralentissent et compliquent les sevrages. Le sevrage avec substituts nicotiniques (SN) est recomman- dé mais si le sevrage est impossible, une réduction de la consommation grâce aux SN est conseillée. L’association de patchs de nicotine et de comprimés à laisser fondre en bouche est plus efficace que l’usage exclusif de patchs. La position de la varénicline dans le sevrage tabagique des patients schizoph- rènes n’est pas encore connue. Il existe des