Journée SSMG

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jusqu’à 30 jours après l’arrêt des habitudes tabagiques puis s’améliore rapidement. Elle est malheureusement à l’origine de multiples rechutes. Les SSRI sont peu efficaces pour contrecarrer ou prévenir cette réaction dépres- sive qui trouve son origine dans un trouble noradrénergique. La nortriptyline a démontré son utilité tant pour prévenir ce type de réac- tion que pour l’aide au sevrage, même en l’absence de dépression. L’orateur explique que, dans son expérience personnelle, la mir- tazapine, la venlafaxine, la duloxétine et la réboxétine peuvent également être efficaces afin d’aider nos patients confrontés à ce type de réaction dysthymique.

En cas d’antécédent dépressif, le médecin doit envisager la prescription d’une petite dose d’antidépresseur afin de prévenir l’apparition de cette dépression liée au sevrage. La prise de l’antidépresseur doit débuter dès avant le sevrage lui-même et sera augmentée en cas d’apparition de symptômes dépressifs au cours du suivi du sevrage. Dans tous les cas, il est impératif de suivre très régulière- ment (1X/semaine) ses patients en cours de sevrage tabagique s’ils ont connu des épi- sodes dépressifs antérieurs. (TVdS)

D'après l'atelier «Tabac et troubles psychiatriques» du Dr Vincent LUSTYGIER, psychiatre et tabacologue à Brugmann (site Horta) à Laeken

Trouble anxieux et arrêt du tabac Les fumeurs présentant des troubles anxieux peuvent rencontrer des difficultés durant les premières semaines du sevrage tabagique. Il faut éviter de leur prescrire des benzodia-

Le tabac exerce un effet de plaisir et de bien- être, recherché par tous les fumeurs mais encore plus par ceux qui rencontrent des dif- ficultés psychiques. Le tabagisme stimule les fonctions cognitives et devient donc une forme d’auto-médication particulièrement auprès des shizophrènes. Le tabac est égale- ment un régulateur positif de l’humeur car la nicotine augmente la libération de sérotonine et une autre substance de la fumée exerce un effet IMAO-like. Ces effets expliquent en grande partie l’usage de la cigarette comme auto-médication dans la dépression. Un effet pervers du tabagisme est son effet sur l’an- xiété: le tabac diminue l’anxiété perçue durant quelques minutes via une relaxation muscu- laire et l’exercice respiratoire demandé par «la fume». Mais à long terme, la cigarette aug- mente le niveau global d’anxiété du fumeur. De plus, le tabac est antalgique. Il exerce aussi un effet anorexigène recherché par de nom- breuses fumeuses et qui est aussi à l’origine du plus fort taux de rechute des femmes par rapport aux hommes en cas de sevrage. (TVdS)

D'après l'atelier «Tabac et troubles psychiatriques» du Dr Vincent LUSTYGIER, psychiatre et tabacologue à Brugmann (site Horta) à Laeken

Dépression liée au sevrage tabagique Le sevrage tabagique s’accompagne d’une sensation dépressive avec dysthymie chez 31% des patients quand ils n’ont pas d’antécé- dent dépressif. Par contre, s’il existe des anté- cédents de dépression, c’est 75% des patients qui vont connaître cette réaction dépressive au sevrage. Cette réaction peut augmenter